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Société

Togo : Le projet Helping Hand Rehabilitation aux soins des ex-détenus


La réinsertion sociale, entendue comme l’appui donné aux « délinquants » au moment de leur retour à la société après une période d’incarcération, préoccupe les responsables de Global Alumni Association of Togo (GAAT) qui restent mobilisés à jouer leur partition. Ainsi, pour mieux aider les ex-détenus à mener une bonne vie après le milieu carcéral et surtout pour que ces derniers ne pensent plus à une récidive, le projet Helping Hand Rehabilitation a été officiellement lancé ce 31 janvier à Lomé au cours d’une conférence inaugurale.

Photo de famille des participants

Partenaires financiers et techniques, représentant du ministère de l’action sociale, autorité judiciaire notamment un représentant du parquet du Tribunal de grande instance (TGI) de Lomé, représentant de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), représentant de la commune Golfe 5, avocats, ex-détenus, juristes et apprenants, responsables de médias, autres organisations de la société civile ont pris part à cette conférence inaugurale sous le thème « la problématique de la réinsertion sociale des ex-détenus » ; conférence combinée avec un atelier de renforcement de capacités des acteurs.
Selon Dr Moïse Akebim, coordonnateur national du projet Helping Hand Rehabilitation, ledit projet « vise essentiellement à contribuer à accompagner une cinquantaine d’ex-détenus des ressorts des tribunaux de Lomé, Anèho, Vogan, Tabligbo, Tsévié, Notsè, Atakapamé, Kpalimé et Kévé en vue de leur réinsertion à travers des formations, apprentissages et appui multiformes ». Pour M. Akébim, si le GAAT a pu, par son coup d’essai avec un projet tendant à contribuer à l’aide juridictionnelle par diverses actions particulièrement les plaidoiries gratuites et des réflexions sur les défis y afférents, courant 2021, permettre « à plus d’une centaine de détenus indigents » de bénéficier desdites plaidoiries dans les tribunaux susvisés, ce qui a entraîné la remise en liberté de plusieurs d’entre eux, il est nécessaire et opportun que cette organisation poursuive sa dynamique mais sous l’angle de la réinsertion.

Ce nouveau projet du GAAT, renseigne-ton, « répond aux priorités de la mission américaine au Togo ». Selon Shannon Ritchie, Directrice de la section des affaires publiques à l’ambassade des USA au Togo, ce projet est possible grâce au fonds AEIF (Alumni Engagement Innovation Fund), un programme pris en compte par le département d’Etat américain (similaire du ministère des affaires étrangères au Togo) ; programme qui finance les projets bancables qui financièrement se situent entre la fourchette de 25000 et 40.000 dollars.
L’ensemble de cette dynamique pour la cause des détenus et les sortis de prison est louable et doit être soutenus selon Nassanteré Hervé, magistrat du parquet et représentant pour la circonstance le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Lomé.

Vue partielle de l’assistance


Pour Toto Hermann, président du GAAT, l’expérience fait pousser plus d’idées et amène à agir si bien que le projet actuel est une « progéniture » des expériences que les membres de l’association ont acquises dans les différents programmes d’étude dont ils ont bénéficié aux Etats-Unis, surtout le projet Probono, un programme de défense gratuite de détenus très développée dans ce pays. « Avec l’appui de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Togo, à travers le programme Mission Driven Alumni Outreach, nous avons au niveau du GAAT soutenu en 2021 des détenus qui n’ont pas le moyen de se payer des avocats. Plus d’une centaine ont été défendus par l’Union des jeunes avocats du Togo et beaucoup ont eu leur liberté. Nous avons décidé, toujours avec l’ambassade, sous le programme Alumni Engagement Innovation Fund 2022, de les aider à la réinsertion dans la société afin qu’ils puissent se prendre en charge pour ne pas tomber dans la récidive », a-t-il clarifié. Parmi les 50 ex-détenus sélectionnés dont trois femmes, ajoute M. Toto, « certains veulent se lancer dans l’élevage, d’autres dans l’apprentissage de la menuiserie ou de l’électricité, des contrats d’apprentissage ont déjà été signés pour certains d’entre eux. Un parmi eux, fonctionnaire d’Etat, avant ses démêlés avec la justice et qui s’est reconverti dans la menuiserie, a bénéficié: d’une part un contrat pour formaliser sa formation et passer l’examen du CFA, d’autre part une machine performante avec laquelle il va renforcer son travail et être autonome à son propre compte ».


Projet lancé à l’occasion d’une conférence hybride/partage d’expériences
La dynamique du GAAT attire l’attention pour sa bonne cause. Ainsi, cette conférence inaugurale était hybride (en présentiel et en ligne) avec en toile de fond des partages d’expériences. A l’occasion, un ex-détenu qui après 24 ans passés en prison mène une vie heureuse a éclairé l’assistance sur l’appréhension que fait la société sur quelqu’un qui vient de sortir d’un lieu de détention même aux Etats-Unis. La méfiance à l’endroit du désormais ex-détenu, l’absence en générale de facilité à lui accordée par le commun des citoyens, voire son rejet par sa propre famille et par la société, l’attitude que doit adopter l’ex détenu pour pouvoir reprendre sa vie normale, entre autres ont fait l’objet de partage. Komla Godwill Matrévi, avocat aux USA et pour la cause des cas sociaux a fait part aussi de ses expériences.
Ali Legrand

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