Normalisation des soins aux victimes des accidents de la route : Des acteurs s’y planchent à Lomé
Un atelier d’évaluation des besoins pour la normalisation des soins de traumatologie orthopédie au Togo est ouvert à Lomé ce mardi 14 février 2023 sous la tutelle du ministère de la santé et de l’hygiène publique du Togo, en collaboration avec l’Association pour l’Ostéosynthèse au Togo (AO Togo) et la Société Togolaise de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SOTOCOT) avec l’appui de I’AO Alliance.
Cet atelier d’évaluation qui prendra fin ce 15 février 2023 a pour objectif d’évaluer les besoins en vue d’une normalisation des soins aux victimes des accidents de la route. C’est un atelier qui va permettre d’identifier les axes d’orientation et d’organisation des soins liés à toutes les victimes ou personnes qui présentent des blessures suite aux accidents routières.
Pendant deux jours, les participants, venus essentiellement des secteurs de la santé, de la direction générale des études de la planification et de l’information sanitaire, de la direction des infrastructures, des équipements et de la maintenance, de la division des maladies non transmissibles, du ministère des transports, de la direction des soins et de la réadaptation (DESR), de la Sécurité Routière ou de la société civile en lutte contre les accidents routières vont élaborés une initiative pays pour la normalisation des soins en Traumatologie et Orthopédie au Togo, identifié des axes prioritaires qui feront l’objet de recherche de financement par la fondation AO Alliance et autres intervenants.
C’est aussi l’occasion pour les participants de faire l’état des lieux de la prise en charge des patients présentant des lésions traumatiques au Togo, d’identifier les problèmes liés à cette prise en charge, de proposer des solutions concrètes liées à la formation, à l’équipement et à la recherche et de rédiger un plan stratégique triennal (2024-2026) pour la normalisation des soins en Orthopédie-Traumatologie au Togo.
« Aujourd’hui les pathologies musculo-squelettiques sont de plus en plus fréquentes et elles sont surtout liées aux accidents de la circulation et qui constituent actuellement un problème de santé publique, qualifiées « d’épidémie silencieuse ». Elles représentent une cause majeure de décès et d’invalidité permanente, surtout dans la couche jeune, active », a relevé Dr Gamal Ayouba, chirurgien au CHR Lomé Commune.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), entre 23 et 34 millions de personnes dans le monde, sont blessées dans des accidents de la route et cinq millions de personnes meurent chaque année des suites d’un traumatisme. Face à ce constat, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté en mars 2010, la résolution A/RES/64/255, par laquelle elle a proclamé la décennie 2011- 2020 « Décennie d’action pour la sécurité routière ». Cette décennie a pour objectif de stabiliser puis de réduire le nombre prévu de décès imputables aux accidents de la route dans le monde en menant des activités menées aux niveaux national, régional et mondial.
Malheureusement, le bilan final de cette décennie a été négatif, poussant alors à sa reconduite jusqu’à 2030 avec pour objectif ambitieux de « ZERO »: 0 accident, et 0 décès. Cinq domaines d’activité majeurs avaient été identifiés dont le 5éme porte sur la riposte après un accident. Ainsi il a été prévu l’amélioration des soins aux blessés de la route depuis le ramassage jusqu’au services d’urgences et des autres services connexes.
Il faut relever qu’au Togo, au premier semestre 2022, 347 personnes ont perdu la vie dans 3818 accidents de la route. Un bilan presque stable en comparaison avec le premier semestre 2021 où 3815 cas ont été dénombrés avec 316 morts.
Des actions entreprises pour endiguer le problème
Le gouvernement togolais conscient de l’ampleur du problème, a entrepris des actions énergiques pour limiter les conséquences dramatiques de ces traumatismes. Au nombre des mesures prises, figurent des actions de préventions et l’amélioration du plateau technique des services d’accueil des urgences traumatologiques.
En effet selon les statistiques en 2030, les blessés de la route vont constituer la quatrième cause de décès la plus importante dans tout le monde entier. Un problème qu’il faut prendre à bras le corps et identifier les axes qui vont permettre que le Togo soit organisé en matière de prise en charge des blessés des victimes de traumatisme dans la circulation routière de façon générale.
Biscone Adjoyi