Récépissé N°0022/HAAC/12-2020/pL/P, lepointactu07@gmail.com

Economie

Finance inclusive durable- de quoi parle-t-on ?


Le terme est fréquemment présent sur les lèvres de tous les acteurs de la vie économique et financière. Mais de quoi s’agit-il concrètement ? La session parallèle du panel d’après l’ouverture officielle de la SAM 2023 mardi dernier nous illumine. Inscrit sous le thème « Finance inclusive durable-de quoi parle-t-on ? Définition, taxonomie, labellisation », le panel que nous ont offert un groupe de cinq (5) panelistes, nous renseigne et éclaire la lanterne du monde économique et financier africain. L’un des intervenants, Pierre Champsavoir est parti de la notion de taxonomie pour offrir une lecture en trois temps.
D’abord, il aborde l’aspect de la taxonomie de la finance durable, en s’interrogeant sur le Quoi ? Les accords de Paris de 2015 sur le climat sont l’élément de référence sur le développement de l’économie bas carbone sur la réduction des gaz à effet de serre. Tout le monde, les régulateurs, les institutions de microfinances, les institutions bancaires, sont d’accord pour dire que le changement climatique établit une instabilité de l’humanité et par ricochet, celle du secteur bancaire. Aujourd’hui, on évalue environ à cinq (5) mille milliards de dollar, l’investissement nécessaire pour tenir des engagements nets zéro d’ici 2050. Alors la question revient à savoir comment faire pour canaliser cette énorme somme ?


Comment faire pour savoir dans quels projets investir ?
La recherche de projets où investir fait intervenir la notion de taxonomie selon l’expert. En effet, la notion de taxonomie de finance durable est entendue comme « l’intégration systématique de la durabilité dans la prise de décision financière, pour canaliser les flux et réduire le risque d’instabilité du système financier ». C’est un langage commun entre les régulateurs, les investisseurs, les porteurs de projets, les banques. Pour les pays et les instituions, c’est aussi un outil politique de référence qui va être utilisé de manière à piloter les stratégies plus larges, à mettre en œuvre des visions. De ce point de vue, il s’agit concrètement d’un outil qui permet de mobiliser les capitaux nécessaires en vue de construire ensemble un modèle de développement bas carbone, écologique.
A la question de savoir « qui utilise la taxonomie ? », Pierre Champsavoir fait savoir qu’il s’agit d’un élément qui est porté et promu par les gouvernements et les régulateurs dans une logique de concertation avec l’ensemble des parties prenantes. C’est dire qu’elle ne peut pas être efficace sans au préalable échanger avec le système bancaire, avec les acteurs de l’innovation et les chercheurs dans le domaine de l’eau, de l’éducation, de l’énergie, de la conservation. Cette taxonomie est utilisée par les gouvernements pour définir les futurs actes de supervisions, mais aussi des normes qui vont guider le développement des micro-produits financiers pour cette finance durable. Elle est utilisée aussi par les entreprises, les banques, les instituions de microfinances, les groupes d’investissement pour établir leur rapport sur leurs impacts sur l’environnement, la société et la gouvernance globale. Elle permet aux entreprises d’aller chercher des financements à leurs projets inscrivant dans la logique d’impact bas carbone, et de développer des produits de bon services liés à la finance durable. Pour les investisseurs et les gestionnaires de fonds, la taxonomie de finance durable est une façon d’animer leur portefeuille, de faire évoluer leurs décisions d’investissement au profit des entreprises dont les projets sont alignés avec la finance durable.
Par ailleurs, Pierre Champsavoir fait noter qu’aujourd’hui, on a quatre grands types de taxonomies. Les taxonomies vertes qui sont axées sur les volets environnementaux, comme c’est le cas de celles de l’Union européenne, de la Colombie, de l’Afrique du Sud ; les taxonomies sociales qui elles sont plus orientées vers l’accès aux soins, l’éducation. En outre, il y a les taxonomies dites d’activités non durables, qui illustrent et listent les domaines ou les secteurs des entreprises qui sont interdits à l’investissement. C’est une catégorie de taxonomies qui n’est pas appelée à se développer avec le temps. Il y a cette typologie qu’on appelle la taxonomie étagée qui est basée sur une liste des activités considérées comme nuisibles, celles qui sont nécessaires pour la transition et celles qui sont alignées sur les ODD.
Le choix porté sur l’une ou l’autre des taxonomies doit, renseigne-t-on, « être un choix guidé par la vision, les engagements de l’acteur concerné. Les pays signataires des accords de Paris ce sont engagés à réduire les émissions des gaz à effet de serre. Ce sont ces engagements par exemple, qui doivent conduire les usages de ces taxonomies. Certaines taxonomies peuvent avoir des objectifs directs par exemple, protéger l’environnement et industrialiser le pays ». « Cependant, lorsqu’on a des objectifs concurrents dans la réalisation des taxonomies, il est conseillé d’avoir une vision holistique des impacts de nos actions sur l’environnement », précise-t-on.

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