Défis climatiques/Les recommandations de l’ANAMET
Au Togo, comme dans nombre de pays africains actuellement, la chaleur dépasse son rôle saisonnier et impacte profondément le quotidien de tous en affectant la production agricole et la consommation d’énergie. L’Agence nationale de la météorologie (ANAMET) après des analyses fait des recommandations.

En effet, lors d’une rencontre à Kpalimé, l’Agence nationale de la météorologie (ANAMET) a averti les agriculteurs sur la réduction du cycle des cultures cette année due à la chaleur, ce qui compromet à la fois la quantité et la qualité des récoltes. Selon Agniga Kossi Tcha, Chef de division en agrométéorologie à l’ANAMET, l’augmentation des températures favorise le développement de maladies et d’ennemis des cultures, entraînant des pertes de rendements. « Plus il fait chaud, plus le cycle des cultures est réduit puisque la plante, dans sa croissance, a besoin d’un certain nombre de températures pour passer d’une phase à une autre. Et donc, lorsqu’il fait plus chaud, ça veut dire que la plante arrive rapidement à boucler son cycle. C’est une maturité précoce et ceci a de l’impact sur la production, que ce soit en termes de quantité ou en termes de qualité. En termes de qualité parce que, la température favorise le développement de certains ennemis de culture ou certaines maladies qui impactent, comme les nématodes qui attaquent l’igname et qui pourrissent. Donc c’est aussi l’effet de la température. », a-t-il expliqué selon le confrère vert-togo. Aussi poursuit-il, « Les situations de cumul pluviométrique déficitaire laissent prévoir des risques de déficit hydrique. Et ce déficit pourrait entraver la mise en place et la croissance des plantes et favoriser le développement des ravageurs de culture. Et, c’est quand il y a ce stress hydrique que la chenille légionnaire d’automne fait beaucoup de dégâts ».
Une hausse de la consommation énergétique
Outre l’agriculture, les effets de la chaleur se font sentir dans d’autres secteurs, tels que l’énergie. Avec des températures plus élevées, la demande en électricité augmente, principalement due à l’utilisation accrue de la climatisation.

Cette hausse de la consommation entraîne non seulement des dépenses supplémentaires pour les ménages, mais également des défis pour les infrastructures énergétiques.
En outre, l’impact de la chaleur ne se limite pas aux aspects économiques. Les maladies, qu’elles soient humaines ou animales, ont tendance à proliférer avec l’augmentation des températures. Le lien entre l’activité humaine et le réchauffement climatique est de plus en plus évident, soulignant l’urgence d’adopter des mesures pour atténuer ces effets néfastes et construire un avenir plus résilient.
Recommandations
L’ANAMET a émis plusieurs recommandations pour faire face aux défis climatiques. Il est conseillé d’adopter des pratiques agricoles diversifiées pour faire face à l’instabilité climatique, de favoriser les cultures à cycle court et à haut rendement, et de renforcer la surveillance et la lutte contre les ravageurs agricoles. De plus, il est crucial de promouvoir l’assurance agricole pour atténuer les pertes dues à la sécheresse, de veiller à la sécurité alimentaire dans les zones à risque, et d’assurer la gestion rationnelle des ressources en eau. La prévention des inondations est également une priorité, impliquant l’évitement des zones inondables, le curage des caniveaux et la destruction des sites larvaires pour réduire la prolifération des moustiques. En outre, il est recommandé de soutenir l’adoption de techniques climato-intelligentes et d’améliorer l’accès des agriculteurs aux semences améliorées, aux équipements agricoles et aux financements. La diffusion et la communication de la prévision saisonnière aux communautés, notamment par le biais des médias, sont également soulignées comme des mesures importantes pour renforcer la résilience face aux changements climatiques.
La rédaction