Récépissé N°0022/HAAC/12-2020/pL/P, lepointactu07@gmail.com

Diplomatie

Paix et Sécurité : Le Togo, un stratège pour le Sahel

L’atmosphère sécuritaire en Afrique en générale et dans sa partie septentrionale en particulier, nécessite aujourd’hui que l’on y trouve des solutions immédiates et durables. En effet, la conflictualisation actuelle du monde sous sa forme terroriste, menace dangereusement la stabilité des pays de la région Ouest-africaine et de l’Afrique en général. Face à cette situation d’insécurité et d’instabilité, le Togo sous l’inspiration du Président de la République Faure Essozimna Gnassingbé s’est emparé de la question pour devenir l’un des initiateurs des cadres de dialogue, de médiation, de réflexion et de concertation, en vue de trouver des issues idoines.
C’est dans cette logique que du 20 au 22 octobre 2023, Lomé la capitale togolaise a abrité la première édition du Lome Peace and Security Forum (LPSF), inscrit sous le thème « Comment renforcer les transitions politiques vers une gouvernance démocratique en Afrique ? », à l’initiative du Président Faure Essozimna Gnassingbé. À cette occasion, le Togo s’est responsabilisé de définir une stratégie bien cohérente, fondée sur une vision et des valeurs, pour le Sahel, et dont cet article se propose de présenter l’essentiel de ses quatre axes.


Les grandes orientations pour le Sahel…
À travers cette stratégie, le Togo vise à travailler à la préservation de la paix et de la stabilité des pays du Sahel, afin d’œuvrer de façon anticipative à la préservation de la stabilité de la région du golfe de Guinée et de toute l’Afrique de l’ouest. Car sauver le Sahel, c’est sauver la région du golfe de Guinée et de l’Afrique de l’ouest. Par ailleurs, c’est une stratégie qui est fondée sur des valeurs entre autres le patriotisme régional et le panafricanisme, la solidarité, la paix, l’action, l’engagement, le sens de responsabilité et de communauté de destins.
Cette stratégie fait principalement l’objet d’un quadruple axe :
Axe 1 : La coopération régionale et interrégionale au service de la paix et de la stabilité. Dans ce cadre, le Togo entend soutenir toute initiative de coopération et de mutualisation des énergies et des moyens visant à lutter contre le terrorisme, et allant dans le sens de la promotion de la paix et de la stabilité régionale et interrégionale.
Axe 2 : L’exportation de la vision togolaise de la paix : la paix : la paix positive. Le Togo peut aujourd’hui prétendre détenir le secret d’une certaine paix dite positive qu’il entend répandre dans le Sahel. Elle consiste à promouvoir dans le cadre d’une diplomatie préventive et proactive, basée sur la paix armée, les mécanismes et moyens non violents d’édification et de construction de la paix.
Axe 3 : Le soutien aux processus de normalisation politique, de transition démocratique et efforts de réconciliation par la médiation. Pour le Togo, il s’avère judicieusement nécessaire de soutenir et d’accompagner les efforts de normalisation politique, de transition démocratique et de réconciliation nationale dans les pays du Sahel, car il est avéré que non seulement les transitions sont très souvent des processus aux défis et enjeux multiformes, des occasions d’imagination collective et de transformation sociopolitique profonde, mais aussi parfois d’incertitudes et d’hésitations. Ainsi considéré, l’objectif du Togo en prenant cet axe, c’est d’accompagner politiquement et diplomatiquement les pays sahéliens en transition démocratique dans la réparation de leur contrat social et la quête de la réconciliation.
Axe 4 : Appuyer une gouvernance responsable pour plus d’incitation sociale et politique dans les Etats de la région du Sahel.

Dans la mesure la lutte contre la menace terroriste exige une amélioration constante de la gouvernance politique des États et des mécanismes d’intégration socioéconomique, le Togo apporte son soutien aux efforts de ces pays allant en ce sens, et continuera d’appuyer leurs plaidoyers pour le plus de financement du développement auprès des partenaires de la région.
Pour le Togo, dans la mesure où l’Afrique veut désormais s’auto-responsabiliser, se prendre en charge et exercer de façon endogène ses responsabilités propres, il faut rompre avec la logique de la dépendance irresponsabilisante et travailler résolument à la consolidation nos résiliences et des mécanismes africains de défense et de sécurité collective. Car le continent et ces blocs régionaux ne peuvent pas, en matière de sécurité et de préservation de la stabilité, continuer de dépendre systématiquement des alliés extérieurs. Qui plus est, il est aussi important de souligner qu’il urge de changer de paradigme dans la lutte contre le terrorisme, en ne s’appuyant plus sur les forces qui sèment la terreur sur le continent, en créant et en finançant le terrorisme en vue de déstabiliser les États africains, ceci pour continuer d’avoir la main mise sur les pharamineuses ressources dont la nature a doté le sol et sous-sol africain.

Jules Tété

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