Œuvre utile de l’association « main d’espoir et de solidarité » à l’hôpital Bethesda
A l’hôpital Bethesda d’Agou-Nyogbo, localité située à environ 110 km au nord-ouest de Lomé, une mission médico-chirurgicale est en cours depuis le 06 mai 2024. Plusieurs patients avec des pathologies différentes ont été opérés. Cette mission gérée conjointement par des médecins spécialistes venus de Poitiers en France et ceux du Togo sous la coupole de l’association « main d’espoir et de solidarité » se veut un cadre nécessaire aux conséquences énormes sur différents plans.
L’arthrose de la hanche, aussi appelée coxarthrose, les complications de fractures, sont essentiellement les pathologies prises en compte par cette mission selon les informations.
« Nous venons de Poitiers, en France ; l’objectif de notre présence ici est d’apporter une autre compétence, notre expertise, une aide à la population togolaise dans la prise en charge des opérations chirurgicales, la mise en place de prothèses totales de la hanche, problèmes d’arthroses et problèmes traumatologiques », a déclaré à notre rédaction, hier jeudi, Dr Grunberg Mathieu, chirurgien orthopédiste au CHU Poitiers en France. Et d’ajouter, « nous venons ici à l’hôpital d’Agou avec beaucoup de matériels qui nous permettent d’apporter des soins évidemment de qualité surtout à moindre coût pour la population ». Il estime que cela est très important parce que ça permet d’être « en partenariat, de travailler en collaboration avec l’équipe présente ici, de proposer aussi notre matériel pour une prise en charge optimale même après notre présence ici au Togo ».
Une opinion que partage entièrement le professeur Ayouba Gamal, traumatologue togolais, un des spécialistes au plan local très actif dans cette mission qui est celle d’apporter la joie aux populations avec des opérations chirurgicales de qualité à un coût très très réduit. Il a laissé entendre que les patients ayant des coxarthroses avec des douleurs permanentes, réduction de la mobilité, des patients ayant des séquelles des anciennes lésions de hanche notamment des fractures de hanche, entre autres sont des critères qui ont permis d’identifier les personnes à opérer.
Bilan positif
Le professeur Ayouba Gamal est sans langue de bois. Avec enthousiasme et en remerciant tous les partenaires, le traumatologue affirme que le bilan de cette mission médico-chirurgicale « est extrêmement positif ». Déjà 27 patients opérés avec succès du 06 mai au 16 mai et l’objectif est d’atteindre un total de 33 à 34 patients. Un bilan positif sur plusieurs facettes, renseigne-t-on. D’abord sur le plan humain, des patients qui souffrent des pathologies depuis plusieurs années, plus de cinq à dix ans, des patients jeunes d’ailleurs puisque la majorité est entre 25 à 40 ans et ça reste des personnes qui sont handicapées pour longtemps et de ce fait, n’ayant aucun moyen pour subvenir à leurs besoins ou aux besoins de leurs familles, sont à la charge de la société.
« Donc c’est un bilan humain extrêmement positif parce que ça permet de soulager les gens qui souffrent depuis des années », précise Prof. Ayouba pour qui l’incidence pour la société à la suite de cette opération est la diminution des charges des familles puisque les personnes désormais valides pourront aussi contribuer aux charges des familles. Sur le plan médical voire économique, le médecin spécialiste de la traumatologie estime que le bilan est également positif parce que depuis trois (03) ans la collaboration avec l’association « main d’espoir et de solidarité » les permet de faire cette opération dans de bonnes conditions. L’on renseigne que la prothèse de hanche par exemple dans le cadre d’une opération ordinaire dans les hôpitaux coûte jusqu’à 4 000 000 FCFA (environ 12 OOO euro), somme que n’arrivent pas à réunir la majorité des patients et qui donc traînent avec leur pathologie. Sur le plan de l’enseignement et de la formation, le bilan est également salué car y a beaucoup d’apport en terme d’expertise du côté des médecins venant de la France, leur façon d’opérer, et leurs collègues togolais leur montrent aussi ce que, eux ici au Togo peuvent faire dans leurs contextes sur des patients qui ne sont pas des patients dans leurs conditions (en France). « Sur tous les plans, c’est une collaboration, un partenariat qui gagne énormément », rassure-t-on.
Un grand soulagement pour tout le monde…
Pour Dr Sowu Etiam, gynécologue obstétricien et actuel directeur de l’hôpital Bethesda à Agou-Nyogbo, la tenue de cette mission médico-chirurgicale est un grand soulagement pour tout le monde car l’objectif est atteint. La prise en charge de ces pathologies est assez coûteuse et c’est à ces genres d’occasions que certaines personnes peuvent se faire opérer et se font opérer.
Les objectifs fixés pour cette mission ont été atteints, « nous sommes satisfaits », martèle Dr Sowu Etiam avec sourire aux lèvres (photo ci-dessus).
S’agissant du suivi des patients opérés, il sera fait par des traumatologues togolais après le départ de leurs collègues médecins français avec qui, collégialement ils ont travaillé durant les deux semaines. Néanmoins, le responsable de l’hôpital Bethesda à Agou-Nyogbo fait savoir que l’ensemble des médecins et évidemment lui-même aimeraient faire davantage mais le facteur temps et d’autres éléments font qu’ils sont limités. Pour lui, les opérations de chirurgie dont il s’agit prennent beaucoup du temps et les médecins ont environ quatre heures pour un malade ; l’hôpital a deux blocs opératoires qui travaillent simultanément car les chirurgiens sont nombreux à l’occasion de cette mission.
Pour les patients, la joie est à son comble. « J’ai été opéré hier (mercredi 15 mai : ndlr) et ça s’est bien passé dans de très bonnes conditions », a dit Mawulé à notre reporter sur place.
« J’ai commencé par souffrir de l’ostéonécrose » il y a quelques années, a-t-il précisé faisant savoir qu’aussitôt l’opération faite il se sent beaucoup à l’aise. « C’est bien, je suis en forme maintenant, je ne sens plus cette douleur atroce, avec le suivi je sais que la plaie va se cicatriser normalement et la vie continuera bien », s’est confié pour sa part Kossi. « Dieu merci, Merci à Dieu et merci à ces médecins généreux pour cette opération, pour notre prise en charge ici à Agou », des propos de soulagement d’une mère d’un jeune opéré.
Une organisation méthodique rigoureuse
La présente mission de l’équipe médico-chirurgicale est précédée par une organisation digne. Les patients viennent de différents coins du pays et la rencontre avec les malades, la consultation préopératoire, grâce au savoir-faire du professeur Ayouba Gamal, ont été une étape substantielle dans le processus selon Dr Grunberg Mathieu.
La mission prend fin ce vendredi 17 mai 2024.
Mieux connaître l’hôpital Bethesda d’Agou-Nyogbo
Il est situé dans la préfecture d’Agou à environ 110 km au Nord-Ouest de Lomé et à 15 km au sud de Kpalimé, chef-lieu de la préfecture de Kloto. Pour beaucoup, tout est parti de 1931. En effet, selon les recoupements, en 1931, afin de soulager les peines des malades qui devaient parcourir au moins 15 km à pied pour atteindre le centre de santé le plus proche, les missionnaires protestants qui étaient à Agou-Nyogbo depuis 1895, ont installés un dispensaire de fortune, dans une salle de classe, pour les soins d’urgence sous la direction d’une missionnaire infirmière suisse, Mlle Guigler. Mais les choses ont été accélérée en 1969 où l’hôpital chirurgicale Bethesda d’Agou-Nyogbo a été inauguré.
Ali Legrand