Changement climatique : Le Togo bénéficiaire d’un fonds spécifique pour son agriculture
Le Togo, le Sénégal et la Guinée sont les trois pays sélectionnés pour bénéficier du programme pilote du Fonds Vert pour le Climat (FVC), axé sur le développement des chaînes de valeur agricoles durables autour des zones de transformation agro-industrielle (CVAD-ZSTA). Ce projet ambitieux, lancé en septembre 2024 et prévu pour s’achever en 2029, vise à renforcer la résilience des systèmes agricoles face aux défis climatiques tout en promouvant des pratiques durables.
Un financement stratégique pour trois pays
Avec un coût global de 285,38 millions de dollars, le programme est soutenu par plusieurs partenaires, dont le Fonds Vert pour le Climat (102,79 millions de dollars), la Banque Ouest Africaine de Développement (17,6 millions de dollars) et la Banque Islamique de Développement (30 millions de dollars). Au Togo, le projet est mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture avec une contrepartie nationale de 10,86 millions de dollars. Ce financement permettra d’améliorer la résilience climatique des exploitations agricoles et des infrastructures, notamment grâce à des systèmes d’irrigation solaire et de biodigesteurs. Dans la région de Kara, où les conflits entre agriculteurs et éleveurs exacerbent les tensions, le projet vise à exploiter 15 420 hectares de terres agricoles. Il prévoit l’installation de systèmes d’irrigation couvrant plus de 39 000 hectares dans les trois pays, dont 15 428 au Togo, et de petits équipements d’énergies renouvelables de 7,17 MW pour le pompage et la transformation des produits agricoles. Ces infrastructures, combinées à des pratiques agricoles résilientes, ambitionnent d’améliorer la sécurité alimentaire de 15 % et de créer 11 500 emplois dans l’agro-industrie, tout en formant 200 jeunes à la maintenance des équipements.
Un impact socio-économique durable
Le programme devrait bénéficier directement à 428 853 Togolais, avec un accent particulier sur l’autonomisation des femmes et l’inclusion des petits exploitants agricoles. Des analyses financières montrent un taux de rentabilité interne de 23,06 %, ce qui témoigne de la viabilité économique du projet. En parallèle, l’utilisation de l’énergie renouvelable et la gestion durable des terres agricoles renforceront les chaînes de valeur agricoles tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Alors que 18,8 % des Togolais souffraient d’insécurité alimentaire sévère en 2021, ce projet représente une opportunité unique d’accroître la productivité agricole et de sécuriser les moyens de subsistance des communautés rurales. En adoptant des solutions innovantes et résilientes, le Togo et ses partenaires démontrent que l’agriculture peut être un levier puissant pour faire face aux défis climatiques et renforcer la sécurité alimentaire.
Marc Okuwé