Togo : 1507 armes mises à feu
La phase ultime de la célébration du mois de l’amnistie du projet «Faire Taire les Armes» de l’Union Africaine au Togo a été marquée ce jour par la mise à feu de 1507 armes remises volontairement par les populations.
C’est la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération, la circulation et le trafic illicites des Armes Légères et de petit calibre (CNLPAL) qui a procédé ce 04 octobre 2022, dans une banlieue de Lomé, à la destruction desdites armes.
Lancé le 05 septembre dernier à Lomé, par l’Union Africaine, le projet du mois de l’amnistie dont le Togo est bénéficiaire à travers la CNLPAL s’est déroulé en cinq phases, à savoir la campagne médiatique ; le renforcement des capacités des acteurs impliqués à Sokodé, Kara et Dapaong pour le compte des régions Centrale, Kara ; la collecte ou la remise volontaire des armes ; la destruction des armes ; et la phase d’évaluation de perception sur l’impact du projet.
Selon le secrétaire permanent de la CNLPAL, M. Jonas Paka, il y a eu un engouement au niveau de la population et des forces de défense et de sécurité. Ce qui a permis de collecter 1507 armes.
« C’est ce nombre là qui est incinéré ce matin pour boucler le mois de l’amnistie au niveau opérationnel. Parce qu’il y aussi une autre activité qui sera chargée de l’évaluation pour voir si les conditions de mise en œuvre sont respectées, est-ce que le Togo a respecté la feuille de route qui était assignée par rapport aux partenaires ayant financé le projet. Cette phase là a commencé avant, pendant et après et cela va porter sur la perception ou de l’impact du phénomène des armes sur notre territoire en termes de sécurité collective mais aussi en termes de police de proximité. Donc, de manière globale, c’est comme ça que le projet s’est déroulé », a-t-il indiqué.
Dans son allocution, le vice-président de la CNLPAL, El-Hadj Inoussa Bouraima, a souligné que la destruction des armes est une prescription des différents instruments internationaux en la matière, notamment le Programme d’Action des Nations Unies visant à prévenir, combattre et éliminer le commerce des armes légères et de petit calibre sous ses aspects, la Convention de la CEDEAO sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et matériels connexes et bien évidemment le projet « Faire Taire les armes » de l’Union Africaine.
Selon lui, cette destruction revêt plusieurs avantages. Il s’agit entre autres, du rétablissement de la paix dans les zones post-conflits ; du maintien et la consolidation de la sécurité humaine dans les pays en état de paix ; du meilleur contrôle des stocks d’armes appartenant aux Etats ; et la réduction du risque de vols d’armes au niveau des stocks légaux.
Le vice-président de la CNLPAL a saisi cette occasion pour rendre hommage au Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé pour le soutien indéfectible apporté à leur institution tout au long du projet et salué les compatriotes qui ont fait preuve de civisme et d’engouement citoyen en adhérant massivement à cette campagne, ainsi que le travail professionnel et remarquable des différentes forces de défense et de sécurité impliquées dans ce processus.
El-Hadj Inoussa Bouraima a également réitéré ses sentiments de reconnaissance à la Commission de l’Union Africaine, au Système des Nations Unies, notamment le bureau des affaires du désarmement, le Centre régional sur les armes légères dans les pays des Grands Lacs pour leur appui précieux qui a permis de célébrer avec éclat cette année le mois de l’amnistie au Togo.
Selon le directeur du centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), M. Anselme Yabouri, les Nations Unies sont ravies d’appuyer un tel projet de l’Union Africaine qui promeut la paix et la sécurité humaine, avec cette année un appui financier direct à la mise en œuvre du projet dans trois pays africains, à savoir le Libéria, la Tanzanie et le Togo. Il s’agit d’un succès du projet et de tous les acteurs qui y sont impliqués.
Jules Tété