Une formation sur l’évaluation de l’économie bleue lancée au Togo
Le Haut Conseil pour la Mer, en partenariat avec l’Institut Africain de Développement Économique et de Planification (IDEP), a lancé le lundi 14 octobre 2024, à Lomé, une formation dédiée aux acteurs togolais du secteur de l’économie bleue. Cette formation introduit, selon les informations, la Boîte à Outils d’Évaluation de l’Économie Bleue (BEVTK), un outil essentiel développé par la Commission Économique pour l’Afrique (CEA).
L’économie bleue englobe l’ensemble des activités économiques liées aux milieux aquatiques, tels que les océans, mers, lacs, fleuves et rivières. Elle inclut des secteurs comme la pêche, l’aquaculture, le transport maritime, le tourisme côtier, l’énergie marine, la biotechnologie, ainsi que la gestion environnementale et des déchets.
Pour l’Afrique, et en particulier les États du Golfe de Guinée comme le Togo, l’économie bleue représente un potentiel énorme pour un développement durable.
La formation a été inaugurée par le directeur de cabinet du Haut Conseil pour la Mer, Laré Penn, en présence de plusieurs personnalités de marque au rang desquelles la représentante-residente du système de coordination des Nations unies au Togo, Binta Sanneh, la responsable adjointe de formation à l’IDEP Catherine Lalyre. Elle vise à renforcer les capacités des acteurs nationaux en matière d’évaluation des ressources marines. En substance, cet atelier de cinq jours propose une approche méthodologique à travers la BEVTK, «permettant une analyse précise des aspects socio-économiques de l’économie bleue, en s’appuyant sur des données fiables», renseigne-t-on.

L’objectif, selon les organisateurs, est d’aider les décideurs à mieux comprendre les avantages de l’économie bleue et à élaborer des politiques durables.
Les participants, issus des administrations publiques, du secteur privé, de la société civile, suivront un programme structuré en cinq modules. Ceux-ci couvriront notamment l’introduction à l’économie bleue, la présentation du BEVTK, et l’évaluation des biens et services fournis par les écosystèmes marins. Des sessions pratiques, des études de cas et des discussions enrichiront les participants, qui apprendront à maximiser les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux liés à l’exploitation des ressources marines au Togo.
Selon Cathérine Lalyre, responsable adjointe de formation à l’IDEP, il est essentiel de collecter et d’analyser des données complètes, non seulement sur les aspects économiques, mais également sur les impacts environnementaux et sociaux. «Ces informations permettront de mieux orienter les politiques publiques et de protéger les écosystèmes marins, tout en en tirant des avantages économiques durables», souligne-t-on.
Le consultant de la CEA, Philippe Lallemand, a également souligné l’importance de cette formation qui arrive pour la première fois en Afrique de l’Ouest. «Elle permettra aux participants», éclaire pour sa part M. Lallemand, «d’approfondir leur compréhension des enjeux de l’économie bleue et de se doter des outils nécessaires pour évaluer ces ressources de manière efficace».
La directrice de l’économie bleue au Haut Conseil pour la Mer, Abra Kadjogbé Olanlo, a rappelé que le Togo qui est engagé dans le développement de l’économie bleue depuis 2016 doit désormais procéder à une évaluation de ses acquis pour orienter ses politiques futures.
«Cette formation est donc une étape clé pour permettre au pays de tirer pleinement parti des richesses marines, tout en préservant les écosystèmes pour les générations à venir» a-t-elle précisé.
L’économie bleue constitue un levier majeur pour la transformation économique du Togo, notamment à travers des secteurs comme la pêche, qui représente 4,5% du PIB et emploie directement plus de 22 000 personnes. Le Port Autonome de Lomé, quant à lui, joue un rôle central dans l’économie nationale. Ces secteurs, bien gérés, pourraient générer davantage de richesses tout en protégeant l’environnement.
Marc Okuwé